Dotation Jeunes Chercheurs 2016

Laura Robelin est la gagnante de cette dotation scientifique Jeunes Chercheurs 2016. Post doc dans l'équipe de Luc Dupuis INSERM 1118 Université de Strasbourg

« Au cours de la première partie de mon projet de thèse, j’ai pu démontrer l’existence de changements importants dans le métabolisme des acides gras associé à la SLA. Certains de ces changements métaboliques prédisent de manière indépendante la survie tandis que d’autres permettent de faire la différence entre plusieurs catégories de patients. L’augmentation des proportions d’acides gras mono-insaturés dans le culot sanguin est corrélée avec un meilleur pronostic. Cet effet protecteur est supporté par des expériences réalisées sur un modèle animal de SLA, montrant un manque d’amélioration (voire même une dégradation) de la maladie quand la synthèse des acides gras mono-insaturés est diminuée. D’autre part, des proportions diminuées d’acides gras poly-insaturés apparaissent comme étant spécifique de la maladie. En particulier, une diminution des taux d’acide docosapentaénoique (DPA, 22:5n-3) est spécifiquement corrélée avec la sévérité de la maladie chez les patient SLA, et permet également de discriminer des patients SLA des patients SBMA. Par conséquent, nous avons décidé d’étudier l’implication de ces acides gras dans la maladie. Nous avons alors initié une série d’expériences préliminaires afin de déterminer les effets in vivo d’une alimentation enrichie en DPA sur la récupération fonctionnelle de l’axe neuromusculaire en réponse à une lésion du nerf, considérée comme étant un bon modèle de dénervation musculaire. Dans ce contexte, je propose alors (i) de compléter les expériences in vivo sur le modèle murin SOD1, et (ii) d’entreprendre des expériences in vitro en utilisant des cellules musculaires et neuronales afin de comprendre le rôle du DPA (22:5n-3) en relation avec le processus pathologique de la SLA. Cette proposition se concentre donc sur l’identification de changements afin de faire la lumière sur l’implication d’un métabolisme des acides gras altéré dans la SLA. La compréhension du rôle de certains facteurs associés à la survie dans la SLA ou à la progression de la maladie nous aiderait à développer des interventions bénéfiques et proposer des stratégies thérapeutiques ».