Dotation scientifique 2016

En 2016, l'ARSLA a versé une dotation de 450 000 € à des équipes de recherche hors le Protocole PULSE pour lequel nous avons versé 250 000 €.

1 – Projet « Traitement par la bumétanide de l’altération précoce de l’homéostasie chlorure des motoneurones de souris SLA / Bumetanide treatment of the early alteration of chloride homeostasis in ALS mouse spinal motoneurons – Dr Pascal Branchereau – Université de Bordeaux

La précocité des processus pathologiques dans la SLA est indicative d’un cumul de déficits qui conduit, au final, à la manifestation de symptômes cliniques et à la progression rapide de la maladie. Des déficits cellulaires, en particulier le stress du réticulum endoplasmique, l’agrégation de protéines et le stress oxydatif ont été étudiés en détail. Cependant des relations de cause à effet ont été difficiles à établir. Il est donc d’une importance capitale d’identifier des déficits précoces et de déterminer comment ils conduisent à un cycle délétère pour les réseaux neuronaux. Cette demande de financement est précisément ciblée sur ce but et est inspirée par deux lignes de découvertes.

Budget accordé : 67436 €- durée 2 ans

 2 – Projet « Analyse, in vitro, de la jonction neuromusculaire dans la sclérose latérale amyotrophique. Rôle de l’anoctamine 6 » – Dr Frédérique Scamps – Institut de Neuroscience de Montpellier

Le développement d’une jonction neuromusculaire in vitro apparait comme une stratégie émergente pour des thérapies cellulaires et aura très vraisemblablement un impact dans la recherche fondamentale et la modélisation des maladies neuromusculaires. Au-delà de l’impact scientifique, ce projet a aussi des applications médicales notamment en adressant des questions fondamentales concernant la dysfonction des maladies neuromusculaires.

Budget accordé : 31 100 € – durée : 2 ans

3 – Projet « Contrecarrer les défauts mitochondriaux induits par TDP-43 dans la sclérose latérale amyotrophique » – Dr Jean Charles Lievens – Université de Montpellier

Il a été proposé que l’accumulation de mitochondries défectives pourrait être un mécanisme clé dans la SLA. Cependant davantage d’études sont nécessaires pour établir si le dysfonctionnement des mitochondries est un déterminant fondamental et commun dans la SLA. Récemment plusieurs nouveaux gènes ont été associés à la SLA. Entre autres, des mutations de la protéine de liaison à l’ADN/ARN, TDP-43 sont non seulement responsables de 5% des cas familiaux de la SLA mais aussi la forme native de TDP-43 est retrouvée dans les inclusions de 97% de tous les patients atteints par la SLA. Ainsi l’étude de l’impact cellulaire de TDP-43 doit apporter une meilleure compréhension de la pathogenèse des formes familiales mais aussi sporadiques.

Budget accordé : 23 000 €  – durée : 2 ans

4 – Projet « SUMOylation et agrégation de TDP43: rôles dans la physiopathologie de la Sclérose Latérale Amyotrophique »- Dr Patrick Vourch – Université François Rabelais de Tours

Ce travail précisera quel est le rôle de la voie de la SUMOylation dans la formation des agrégats TDP43-positifs et dans la régulation de l’expression génique dans les motoneurones, et montrera si une modification de cette voie peut constituer une nouvelle piste thérapeutique dans la SLA. Ce projet a été classé 1er par notre Ecole Doctorale à Tours (financement de 3 ans pour une bourse de thèse de Sciences obtenu).

Budget accordé : 40 000 € – – durée : 2 ans

5 – Projet « Découverte de nouveaux gènes dans les formes familiales de Sclérose Latérale Amyotrophique / Gene hunting in familial Amyotrophic Lateral Sclerosis »  Dr Stéphanie Millecamps – ICM

Le but de ce projet est de poursuivre l’effort de recherche mené depuis 2009 qui a permis de réunir une large cohorte de FALS françaises, d’obtenir les autorisations de la part des institutions compétentes (comité d’éthique, CNIL…), d’identifier la cause génétique de 70% des FALS que nous avons étudiées et de collecter des données d’exomes (analyse de toutes les régions codantes du génome) pour 50 FALS non liées à une mutation dans l’un des gènes connus. Ce projet propose d’étendre cette analyse de l’exome à l’ensemble des FALS françaises afin de maximiser nos chances d’identifier la cause génétique des 30% de FALS qui reste à découvrir.

Budget accordé : 80  000 € – – durée : 2 ans

6- Projet «GIFT-ALS: Growth factor preparations From plaTelets-Amyotrophic Lateral Sclerosis” – Pf David Devos – Chu de Lille

Cette équipe développe depuis cinq ans une nouvelle biothérapie pour le traitement de maladies neurodégénératives, basée sur le potentiel neuroprotecteur et neurorestorateur des lysats plaquettaires. Le lysat plaquettaire (platelet pellet lysate, PPL) est un acteur majeur de notre système physiologique de réparation/cicatrisation. En effet, plusieurs études ont montré l’impact majeur des lysats plaquettaires, qui contiennent un très grand nombre de facteurs de croissance, en médecine régénérative (grands brulés, escarre, nécrose osseuse et cutanée, tendineuse..). Ils permettent également l’expansion des cellules souches. L’objectif thérapeutique générale est d’administrer directement dans le système nerveux des patients ayant une SLA, le système physiologique de réparation, naturellement contenu dans les plaquettes de sujets sains. Cette biothérapie cible la neuroprotection et la neurorestoration. Ce projet a pour but de comprendre et confirmer ces résultats prometteurs tout en permettant la translation clinique de cette innovation thérapeutique.

Budget accordé : 50 000 €  – durée : 4 ans

7- Projet « Mécanismes de la propagation de la protéinopathie FUS au cours de la sclérose latérale amyotrophique » – Luc Dupuis /Mme POLYMENIDOU- Université de Strasbourg et Suisse

Des mutations dans le gène FUS, codant une protéine nucléaire qui lie l’ARN et l’ADN ont récemment été associées à la SLA. Ces mutations provoquent une localisation anormale de la protéine mutée dans le cytosol et à son agrégation. Des travaux récents suggèrent que de nombreuses protéines liées aux maladies neurodégénératives, comme TAU ou l’alpha-synucléine, sont capables d’adopter une conformation pathologique qui peut être transmise aux protéines normalement repliées. Ce mécanisme, qui ressemble aux maladies à prion, pourrait expliquer pourquoi les agrégats anormaux semblent se propager d’un neurone via les connexions axonales. Notre projet a pour objectif de déterminer si ce mécanisme existe dans le cas de la SLA liée aux mutations de FUS. Pour cela, nous utiliserons une approche de modélisation animale, et étudierons si un stress chronique ou un ensemencement par de la protéine FUS en fibrilles sont capables de favoriser l’agrégation de FUS dans des cultures organotypiques de souris porteuses d’une mutation FUS. En parallèle, une approche in vivo permettra de déterminer si les fibrilles de FUS se propagent le long des fibres nerveuses.

Budget accordé : 60 000 €  – durée : 2 ans